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Photo du rédacteurVéronique

Merci Yvette.


(photo source Le Télégramme)


Yvette Maguérès, c’est l’eau du Coq de Guerlain et la peau poudrée, les cheveux d’un noir de jais, une grande tunique étroite portée sur un pantalon, des ballerines Repetto à talons, un oeil d’aigle, un port de tête de Reine et sa chienne Laura.


Je n’étais pas une très bonne danseuse mais je ne ratais aucun cours et j’attendais avec impatience les spectacles de fin d’année. Toujours ambitieux, toujours travaillés au millimètre, avec une exigence maniaque pour les détails, l’intention du visage et le langage du corps, la qualité du livret et le foisonnement des costumes.


Ce bonheur de se retrouver chaque année, sur la grande scène du Palais des Arts et de la Culture de Brest, maquillée, chignonnée, sous la chaleur des projecteurs, ivre de trac et de bonheur face à une salle comble et plongée dans le noir où seuls brillaient les reflets des lunettes des spectateurs !


Elle avait la passion du port de tête et du placement, des bras tenus et de la beauté du geste. For better or worse, elle a à jamais façonné ma manière de vivre et regarder la danse. Merci !




Juin 1979, je passe l’examen de fin d’année. J’ai 9 ans, on est 4 sur la grande scène devant Yvette Maguérès, son amie Solange Golovine et deux autres juges. 44 ans plus tard, je ne peux pas écouter ce morceau de Schubert (N°3 en Fa Mineur) sans avoir des sueurs froides.

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